MEMOIRE CORRECTIVE TOME 2 DE PAPE SAMBA KANE
Vient de paraître aux Editions Harmattan Sénégal MEMOIRE CORRECTIVE de Pape Samba Kane, en deux tomes sortie simultanément. En voici, en première et sous forme de feuilleton pour les visiteurs de psknews.com quelques bonnes feuilles, dont exhaustivement cette préface consacrée par l’éminent Pr Djibril Samb au tome 2. Ce n’est pas une flatterie, même pieuse, de dire, et en l’espèce de constater, que Pape Samba Kane, journaliste de grande expérience, écrivain que je juge confirmé, poète talentueux et essayiste, s’exerce à beaucoup de genres littéraires dans lesquels il excelle, comme l’ont, au demeurant, souligné ou signalé – je ne sais – nombre de mes collègues dont la moins illustre n’est sûrement pas Lilyan Kesteloot, qui observe désormais le monde de l’Hadès. Auteur de nombreux ouvrages allant du roman (Sabaru Jinne. Les tam-tams du diable, Dakar : Les Éditions Feu de brousse, 2015, 280 p.) à la poésie (À tire d’elles. Recueil de poésie, Clichy : Éditions Lettres de Renaissances, 2018, 119 p. ; Femme écarlate. Recueil de poésie, Clichy : Éditions Lettres de Renaissances, 2019, 77 p.) aux essais (Casinos et machines à sous au Sénégal : Le poker menteur des hommes politiques (un travail d’investigations sur une tentative illégale d’implantation de casinos dans les bas quartiers de Dakar, par des casinotiers corses, soutenus par des hommes politiques locaux), Dakar : Éditions Sentinelles, 2006, 269 p. ; Les écrits d’Augias. Les pages sombres de la presse. Revue de la paresse intellectuelle, des négligences grammaticales et autres dérives des journalistes sénégalais, Dakar : Polygone, 2009, 185 p. Pape Samba Kane, qui avait déjà exploré le genre avec Abdou Diouf. Bonbons, braises et coton. Le plan de vol d’un aigle (Dakar : Sogédit [Société générale d’édition] et les Éditions Démocraties, 1992, 79 p.), y ajoute aujourd’hui un second volume tiré de ses profils satiriques, qui met en évidence la valeur et la diversité de ses talents, descriptif et stylistique. J’aime, soit dit en passant, le titre de sa rubrique, « le profil », parce qu’il suggère le biais, et même l’appelle, comme le pratiquait la représentation égyptienne aussi bien du vivant humain que du vivant non-humain. Ainsi les égyptologues la décrivent-ils comme aspective par opposition à la perspective de celle des Grecs et des Romains. Tout – comment dire ? – s’enferme dans le profil : jambes, hanches, tête, fors l’œil et la poitrine – seuls perçus de face. Chez Pape Samba Kane aussi, tout est consigné dans le profil que nos Immortels définissent, en dénotation première, ainsi : « ligne que présente un visage lorsqu’il est vu de côté ; partie du visage qui est alors visible ». Si j’osais emprunter un Il faut pourtant bien reconnaître que, la page du moyen âge tournée, on trouve chez le perspicace Montaigne, au XVIesiècle, dans ses fameux Essais, une ferme volonté de « se peindre de la plume ». D’ailleurs, les Essais sont généralement lus aussi, et quelquefois d’abord, comme le modèle par excellence de la peinture de soi. Mais c’est au siècle suivant, le XVIIe, avec l’avènement de la préciosité, mouvement littéraire autant que social, à la fois noble et bourgeois, abrité […]
Read moreDiagna Ndiaye sur le Stade du Sénégal : « Un projet d’ampleur historique »
Diagna Ndiaye sur le Stade du Sénégal : « Un projet d’ampleur historique » L’inauguration par le président Macky Sall du « Stade du Sénégal », stade olympique, prévu pour être livré quelques mois avant le démarrage des Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) qui se tiendront chez nous, pour la première fois donc en terre africaine, a donné au président du Comité olympique sportif national, Diagna Ndiaye l’occasion de livrer un discours qualifié à raison de magistral par nos confrères du Témoin. Nous avons choisi de l’installer dans ce blog de notre portail psknews.com pour son caractère historique, qui s’inscrit dans le compte à rebours commencé en vue du démarrage de ces jeux dont Diagna dit qu’ils installeront notre pays “dans le cœur nucléaire du sport mondial” PSK « Un projet d’ampleur historique » Monsieur le Président de la République, Mesdames, Messieurs les Présidents des institutions de la République, Mesdames, Messieurs les Ministres, et Ambassadeurs, Mesdames, Messieurs, Cette cérémonie de Première du stade olympique de Diamniadio ne procède pas seulement de la nécessité d’un symbolisme dont la finalité prochaine est une priorité connue de tous. Des moments d’histoire dans l’évolution de la politique sportive de notre pays, nous en avons vécu depuis 1960, année de notre indépendance. Il en est ainsi du stade de l’Amitié, inauguré par le Président Léopold Sédar Senghor en 1963, rebaptisé plus tard « stade Demba Diop ». En 1985, le nouveau stade construit à Dakar portera le nom de Léopold Sédar Senghor après la disparition de l’illustre homme d’État, en 2001. Les acquis du passé ont nourri nos passions et nos souvenirs de l’époque. Mais voilà qu’aujourd’hui, par la grâce d’une conjonction d’occurrences liée à nos trajectoires individuelles et à l’attractivité de notre pays, nous nous situons désormais dans le cœur nucléaire du sport mondial. INTÉGRER L’AVENIR, L’ANTICIPER ET DE LE SERVIR Dans ce travail historique qui s’amorce ici, à Diamniadio, vous en êtes, Monsieur le Président, l’acteur central. Je me souviens de votre rencontre avec la communauté sportive en mars 2012 lorsque vous aspiriez à la magistrature suprême. Vous vous étiez engagés à faire du sport un des axes forts de votre ligne de gouvernement. C’est en pleine conscience de l’enjeu des Jeux Olympiques « Dakar 2022 » que le Comité Olympique et Sportif du Sénégal s’active, au niveau national et international, à mobiliser les ressources humaines et matérielles appropriées, pour honorer ce vaste rassemblement des nations qui seront acteurs et témoins de l’une des compétitions sportives les plus prestigieuses et les plus médiatisées. Monsieur le Président, En décidant d’ériger cet écrin qui va sortir de terre dans 17 mois, vous avez compris, très tôt, que gouverner c’est tenir compte du réel dans ses immédiatetés, mais surtout avoir la capacité d’intégrer l’avenir, de l’anticiper et de le servir. Ce futur […]
Read moreHOMMAGE DU PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS A AMATH DANSOKHO ; PARIS, LE 30 JANVIER 2019
HOMMAGE DU PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS A AMATH DANSOKHO ; PARIS, LE 30 JANVIER 2019 (Source : www.rp221.com) Allocution de M. Alcaly Dansokho Chers camarades, Il y a cinq mois notre père Amath DANSOKHO nous a quitté. Et aujourd’hui, le Parti Communiste Français et la Fondation Gabriel Péri nous ont conviés pour lui rendre un hommage dans ce siège emblématique de la Place du Colonel Fabien. Pour beaucoup d’entre vous, il était certainement un ami, un frère, un compagnon de lutte ou une personne rencontrée peut-être par hasard dans une librairie ou un restaurant du Quartier Latin qu’il affectionnait tant. Et pour d’autres qui ne l’ont jamais côtoyé, une de ces personnes chère à vos yeux dont vous souhaiteriez que sa mémoire soit saluée pour différentes raisons. Et donc, la première chose que j’ai à dire, c’est merci au Parti Communiste Français, merci à la Fondation Gabriel Péri pour cette initiative dont chaque hôte, ici présent, mesure bien toute l’attention et toute la générosité que vous avez voulu y apporter avec un accueil si chaleureux. Grâce à vous, cet événement est particulier et émouvant pour chacun d’entre nous. Cette assemblée est très riche de diversités avec des personnes de différentes nationalités qui viennent de la région parisienne, d’autres régions de France et même d’autres pays. Et tenir à être présent malgré l’actualité sociale en France où certaines puissances capitalistes tentent de détruire ce qui a pu historiquement être gagné grâce au combat du PCF et d’autres forces progressistes montre autant l’attachement que nous vouons à la personne d’Amath DANSOKHO qu’à celui des valeurs de justice sociale qu’il a défendues avec ardeur tout au long de sa vie. Ceci est un point commun important partagé avec tous ses camarades du PCF et du PIT qui nous ont quittés ou qui sont aujourd’hui avec nous. Mais avant d’évoquer brièvement quelques aspects du lien très particulier que notre père, et aussi sa famille, avait avec le PCF, je tenais à lire deux textes qui donneront du sens à la notion de ce que nous appelons « rencontre » et qui sera un peu le fil conducteur de mon intervention. Le premier texte est le suivant, il s’agit d’un extrait du livre Le Fils du Peuple (de Maurice Thorez, Secrétaire Général du PCF de 1930 à 1964 et Ministre de la Fonction Publique de 1945 à 1947) : « […] Malgré ces divergences (avec le Parti Socialiste de Léon Blum), nous étions au gouvernement et nous y luttions dans l’intérêt des masses laborieuses, arrachant certains avantages, nous opposant aux manœuvres et aux complots de la réaction, jusqu’au jour où nous fûmes évincés du ministère, sur l’ordre des capitalistes américains. Chacun de nous avait, dans sa sphère, réalisé le maximum. Ambroise Croizat avait augmenté la retraite des vieux et les rentes des mutilés du travail ; il avait supprimé l’abattement frappant les salaires féminins, porté à trois semaines les congés pour les jeunes travailleurs, un mois pour ceux de moins de 18 ans… François Billoux avait fait voter la loi sur les dommages de guerre, véritable charte des sinistrés… Charles Tillon avait fait renaître l’aviation française […]
Read moreELECTRICITÉ : L’IMPÉRATIF D’UNE COMMUNICATION INTELLIGENTE
ELECTRICITÉ : L’IMPÉRATIF D’UNE COMMUNICATION INTELLIGENTE La nécessité de communiquer constitue un impératif pour tout gouvernement en charge de la conduite des affaires publiques. L’exercice de cette obligation pour les gouvernants de communiquer devient un impératif dans les contextes de crise ou de conflits ouverts entre les gouvernants et les gouvernés. La réussite de l’accomplissement de cette exigence dépendant toutefois des capacités du pouvoir étatique à communiquer en intelligence avec l’opinion. L’actualité de la contestation de la hausse du prix de l’électricité impose au gouvernement une communication à la hauteur de ses responsabilités publiques. « Le gouvernement ne reculera pas, force restera à la loi ! » Cette expression revient assez souvent à chaque fois que le pouvoir politique affronte des contestataires se raidissant sur une décision politique ayant des conséquences économiques et sociales néfastes sur les conditions de vie déjà précaires de larges franges de la population, le pouvoir d’achat des citoyens et sur l’activité économique. La protestation continue des marcheurs contre la hausse du prix de l’électricité laisse penser que le gouvernement ne reviendra pas sur cette mesure en dépit de la radicalisation des acteurs de la société civile, de la colère des consommateurs et du soutien des acteurs politique. Ils marcheront dans les prochaines semaines. Le gouvernement ne bougera pas d’un iota. L’Etat se chargera alors de faire régner l’ordre : autoriser, interdire, réprimer les manifestants récalcitrants. Ce scénario de la radicalisation sociale contre la hausse et l’exécution définitive de la décision se doublant d’un durcissement dans la gestion des futures marches pacifiques place la communication au centre du dénouement heureux ou violent de ce conflit social. C’est à la fois un impératif et une obligation éthique de communiquer. Quelles que soient la fermeté et la rigueur mises en œuvre pour faire appliquer et endosser cette décision, le ministère en charge de la question, ses collaborateurs et le gouvernement seront contraints de communiquer au regard de la puissance d’influence des futurs mouvements sociaux à Dakar et à l’intérieur du Sénégal. Cet exercice de communication contraignant va être probablement encore plus difficile à mener quand on constate que les explications techniques et financières servies n’ont pour l’heure produit aucun effet, sinon la radicalisation citoyenne et des acteurs politiques. Il faudra certainement plus d’intelligence dans la communication de l’autorité administrative et politique. Au-delà la dénonciation de l’augmentation du prix de l’électricité dans son principe, les protestataires exigent des comptes, en l’occurrence, l’audit de la société d’électricité et une meilleure gestion transparente de la Senelec. Le pouvoir devra composer intelligemment avec les évolutions de cette contestation grossissant, son ampleur, ses conséquences sur le tissu social et économique. C’est une responsabilité publique. On ne peut ignorer royalement un mouvement social en expansion et ses effets dans d’autres secteurs nationaux. C’est au gouvernement de montrer une bonne volonté politique de trouver une issue heureuse à un conflit de gouvernance d’une denrée très délicate. Ce qui touche à l’électricité touchera en vérité à tous les secteurs de la vie économique, du bien-être social et de la gouvernance des ressources publiques. L’électricité n’est point une denrée de luxe. Elle devient indispensable à la vie en société. La ville […]
Read moreLES NOUVEAUX HABITS DE LA FRANC’AFRIQUE Par Mamadou Sy Albert
LES NOUVEAUX HABITS DE LA FRANC’AFRIQUE Depuis quelques années déjà, le franc CFA est l’objet de vives critiques de nombreux spécialistes monétaires africains et de pans entiers de l’élite politique et universitaire du continent noir. Ces différents acteurs de l’économique ou du champ des idées ont réussi à créer un vaste courant de pensée revendiquant sous des formes diverses la mort du franc CFA frappé du statut de monnaie coloniale. L’annonce de la création future d’une nouvelle monnaie (ÉCO) devrait ainsi mettre fin naturellement à cette vague de protestation persistante contre l’influence de l’ancienne puissance colonisatrice de l’Afrique. Elle devrait également rassurer les opérateurs économiques et les investisseurs de plus en plus attirés par l’avenir prometteur de l’Afrique. Paradoxalement, c’est l’effet contraire que les présidents de la République de la Côte d’Ivoire et de la France ont provoqué dans le continent noir et dans la diaspora africaine. Il ne pouvait en être autrement. Indignation. C’est le sentiment le mieux partagé dans les rangs de la mouvance panafricaniste revendiquant depuis quelques années une monnaie commune africaine à l’annonce de la mort du Franc CFA par les Présidents ivoirien et français. Ces intellectuels et universitaires africains, spécialistes monétaires ou non, invitent fréquemment la France et les chefs d’État africains à tourner définitivement la page de la Franç’afrique. Ce courant, devenant de plus en plus politique, a fait naître sur ses flans un mouvement d’idées plurielles dans le continent noir et dans les rangs de la diaspora africaine établie dans les capitales occidentales, singulièrement en France, en Allemagne et aux États-Unis. Intellectuels, universitaires, acteurs de la société civile et militants des droits humains ont ainsi fini par introduire, par les idées et par les marches assez souvent, cette problématique dans les débats publics français et occidentaux. Les gouvernances des Présidents François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande ont toutes subi des pressions de l’influence de ce mouvement panafricaniste hétérogène. L’arrivée du président de la République française actuel, Emmanuel Macron, n’a point affaibli la poussée de cette pression panafricaniste. Tout laissait croire que ce dernier, issu des rangs du Parti socialiste, un des pôles historiques de la gauche française, aurait su intelligemment tisser des liens de complicité et de collaboration entre ce courant de pensée panafricaniste et son ambition politique présidentielle. Cette approche de la relation entre la France et l’Afrique aurait nourri une certaine confiance dans les rangs des intellectuels et des acteurs de la société civile. La création par le Président Emmanuel Macron d’un cadre de réflexion et de proposition dans le sillage de ses orientations stratégiques de coopération entre la France et l’Afrique témoignait apparemment de la volonté du Président Macron de se rapprocher de l’élite africaine, de la société civile et de la diaspora africaine. Il semblait afficher la volonté de prêter une oreille attentive au discours et aux préoccupations de ces Africains. Probablement, c’est cette approche de proximité en intelligence avec l’élite politique et intellectuelle africaine qui explique les attentes optimistes qui ont accompagné ses premiers pas en Afrique. Le séjour de M. Macron en terre africaine, au Burkina Faso […]
Read moreLES NOUVEAUX HABITS DE LA FRANC’AFRIQUE Par Mamadou Sy Albert
LES NOUVEAUX HABITS DE LA FRANC’AFRIQUE Depuis quelques années déjà, le franc CFA est l’objet de vives critiques de nombreux spécialistes monétaires africains et de pans entiers de l’élite politique et universitaire du continent noir. Ces différents acteurs de l’économique ou du champ des idées ont réussi à créer un vaste courant de pensée revendiquant sous des formes diverses la mort du franc CFA frappé du statut de monnaie coloniale. L’annonce de la création future d’une nouvelle monnaie (ÉCO) devrait ainsi mettre fin naturellement à cette vague de protestation persistante contre l’influence de l’ancienne puissance colonisatrice de l’Afrique. Elle devrait également rassurer les opérateurs économiques et les investisseurs de plus en plus attirés par l’avenir prometteur de l’Afrique. Paradoxalement, c’est l’effet contraire que les présidents de la République de la Côte d’Ivoire et de la France ont provoqué dans le continent noir et dans la diaspora africaine. Il ne pouvait en être autrement. Indignation. C’est le sentiment le mieux partagé dans les rangs de la mouvance panafricaniste revendiquant depuis quelques années une monnaie commune africaine à l’annonce de la mort du Franc CFA par les Présidents ivoirien et français. Ces intellectuels et universitaires africains, spécialistes monétaires ou non, invitent fréquemment la France et les chefs d’État africains à tourner définitivement la page de la Franç’afrique. Ce courant, devenant de plus en plus politique, a fait naître sur ses flans un mouvement d’idées plurielles dans le continent noir et dans les rangs de la diaspora africaine établie dans les capitales occidentales, singulièrement en France, en Allemagne et aux États-Unis. Intellectuels, universitaires, acteurs de la société civile et militants des droits humains ont ainsi fini par introduire, par les idées et par les marches assez souvent, cette problématique dans les débats publics français et occidentaux. Les gouvernances des Présidents François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande ont toutes subi des pressions de l’influence de ce mouvement panafricaniste hétérogène. L’arrivée du président de la République française actuel, Emmanuel Macron, n’a point affaibli la poussée de cette pression panafricaniste. Tout laissait croire que ce dernier, issu des rangs du Parti socialiste, un des pôles historiques de la gauche française, aurait su intelligemment tisser des liens de complicité et de collaboration entre ce courant de pensée panafricaniste et son ambition politique présidentielle. Cette approche de la relation entre la France et l’Afrique aurait nourri une certaine confiance dans les rangs des intellectuels et des acteurs de la société civile. La création par le Président Emmanuel Macron d’un cadre de réflexion et de proposition dans le sillage de ses orientations stratégiques de coopération entre la France et l’Afrique témoignait apparemment de la volonté du Président Macron de se rapprocher de l’élite africaine, de la société civile et de la diaspora africaine. Il semblait afficher la volonté de prêter une oreille attentive au discours et aux préoccupations de ces Africains. Probablement, c’est cette approche de proximité en intelligence avec l’élite politique et intellectuelle africaine qui explique les attentes optimistes qui ont accompagné […]
Read moreNOTE DE LECTURE par le Pr Mamadou Ba, UCAD : FEMME ÉCARLATE, DE PAPE SAMBA KANE (ÉDITIONS LETTRES DE RENAISSANCES, 1999)
NOTE DE LECTURE par le Pr Mamadou Ba, UCAD FEMME ÉCARLATE, DE PAPE SAMBA KANE (ÉDITIONS LETTRES DE RENAISSANCES, 1998) Avec la publication de ce second recueil, PSK confirme et amplifie l’impression qu’il est, non pas de ceux qui parlent de la poésie, mais de ceux qui la vivent, la portent en soi, l’arpentent et la partagent. Un recueil qui, à nouveau, lui ressemble : une manière unique d’être en écriture, corps et biens, chair et mots, une écriture à fleur de peau, surgie à même d’une sensibilité particulière, mais constamment inventive, une voltige d’images et de mots, un livre de ferveurs et de fidélités, plein de douceurs rêvées par un être attaché à la beauté réelle des choses vues, vécues, lues, écoutées. Le démon poétique dans la peau, PSK pétrit, étale, reconfigure des instants, des couleurs, des visages, les nourrit, les réanime. La force magnétique de cette écriture qui nous entraîne au plus intime des maillages de la réalité intérieure du poète tient à sa plasticité, à sa façon de transformer ses motifs récurrents et obsessionnels en les déplaçant sans cesse pour les révéler sous des angles inédits. Parole riche de mille échos venus de sa bibliothèque élective (Senghor, Baudelaire, et tant d’autres), et qui fouille, ouvre, roule de manière fragmentaire, décline quelques éclats, pour raconter encore et encore le destin amoureux d’un sujet tout entier sous l’empire et l’emprise de Vénus. La mémoire de la vie amoureuse aimante la limaille des vers. Sur un ton familier, faussement désinvolte, et avec des mots simples, attentifs aux regards des proches comme aux imperceptibles turbulences, les femmes qu’il a aimées sans retour, irrévocablement, comptent parmi la matière qui innerve le poète et irrigue son écriture. D’où une poésie encomiastique, tout entière vouée à célébrer la femme, mère et amante, à la fois figure de la fascination et figure de l’origine : origine de la vie, origine du désir, origine de l’univers et même origine de la vision poétique. Tout le recueil peut se lire comme des signes de ralliement sans cesse renouvelés à toutes ses figures médiatrices à travers lesquelles le poète peut célébrer le monde. Un signe aussi adressé discrètement à Lilyan Kesteloot pour vouer une mémoire reconnaissante et se rallier à cette « grande dame des Lettres africaines », infatigable passeur de sens et découvreur inlassable de talents qui, de son vivant, l’avait sommé gentiment, mais impérieusement, de persévérer dans son être de poète. Une poignée de main aussi à Amadou Elimane Kane, l’ami, le poète, le complice, le compagnon dans cette expérience commune d’exploration des profondeurs. Les émotions vécues entrent tour à tour en résonance avec cette conscience sensible de la langue qu’on appelle poésie et qui cherche, interroge, se souvient, espère et souffre. Les histoires d’amour « bues jusqu’à la lie » s’avèrent l’aventure d’une écriture lancée à sa propre découverte, engagée dans l’exploration du champ de son désir – verbale avant tout. Écriture qui, avec une simplicité primesautière, vit dans les intervalles, dans les décalages du ton vers l’insolite, l’inconnu, dans les glissements et les déplacements de sens, et qui multiplie les acrobaties, les sauts périlleux de la syntaxe et du lexique, […]
Read moreHOMMAGE A COLETTE SENGHOR : « J’AIME TES YEUX LES SOIRS DE RÉCEPTION… » Par Amadou Lamine Sall, Poète
HOMMAGE A COLETTE SENGHOR : « J’AIME TES YEUX LES SOIRS DE RÉCEPTION… » Amadou Lamine Sall poète. Lauréat des grands Prix de l’Académie française C’est Senghor lui-même qui le chante dans ses poèmes en s’adressant à sa muse : « j’aime tes yeux les soirs de réception » ! Simple mais si beau ! Quand j’ai eu l’honneur d’assister à une soirée au palais présidentiel, j’avais hâte de saluer le couple présidentiel et de m’attarder sur les yeux de la première dame, « la Normande aux yeux pers », comme le chantait encore Sédar. Sous les lumières, les lambris dorés et les sourires, j’ai découvert pourquoi le poète Senghor avait évoqué les yeux de son épouse. Elle n’avait pas seulement de beaux yeux, Colette. Elle était un orage ! Elle était lumineuse ! C’est ce souvenir que j’ai le plus gardé et dans mon corps et dans mon cœur de celle qui vient de nous quitter. Je vous en prie, allez relire « Les élégies de minuit » et vous comprendrez combien le poète Senghor était grand et inégalable ! Quand plus tard, beaucoup plus tard, Senghor a retrouvé le chemin de l’écriture poétique, écrasé qu’il était par ses fonctions présidentielles, son recueil de poèmes intitulé « Lettres d’hivernage » reste encore marqué par la présence de sa muse Colette ! Oui, bien sûr, Sédar a chanté d’un chant unique la femme noire ! Ce poème est resté invincible et comme inégalable. Il a bien fait de l’avoir écrit, lui le poète noir que l’on qualifiait de Blanc ! Plus tard, beaucoup plus tard, quand j’ai été de très longues années a son ombre, j’ai découvert tous les jours, toutes les nuits, à table, en promenade, en voyage, dans nos conversations et nos échanges, que ce poète et homme d’État – par ordre alphabétique – était le plus nègre de tous les nègres ! Oui, allez, disons-le : Colette arrivait souvent à avoir du mal à « s’adapter » à son nègre de mari ! Celui qui avait chanté la civilisation de l’Universel, le métissage culturel, la Négritude, avait fait le choix d’être un africain, un vrai sérère ! Colette s’adaptait, s’adaptait, s’adaptait ! Voyez-vous, si Senghor est Senghor, le poète, le penseur universel et l’ambassadeur du peuple sénégalais de par le monde, c’est qu’il était fondamentalement lui-même, attaché à son terroir, à sa culture. Il n’aurait jamais été Senghor s’il avait écrit comme Victor Hugo, Lamartine, René Char, Aragon ! Il était Senghor le Sérère, l’enfant de Joal et de Djilor ! Mais, c’est de Colette qu’il s’agit aujourd’hui, celle qui a rejoint son prince, celle qui n’a jamais pu guérir de la mort de son fils unique Philippe Maguilène Senghor. Entre Senghor le nègre grec et Philippe le rebelle, Colette a beaucoup enduré, mais entouré du plus grand amour des deux hommes de sa vie. Vertueuse, douce, sereine, attentive, méthodique, organisée, elle a tenu le fil de la vie poétique et politique de son mari. S’il existe une confidence à vous faire, si étonnante soit-elle, c’est celle-ci : Colette s’est battue, s’est battue sans rompre, afin que son époux puisse quitter au plus tôt ses charges de Chef d’État. Elle n’était pas […]
Read moreDECEDEE EN FRANCE : COLLETTE SENGHOR INHUMEE LE 27 NOVEMBRE A BEL AIR Rappelée à Dieu lundi dernier, à l’âge de 94 ans, Collette Senghor, veuve du premier président de la République du Sénégal sera inhumée le mercredi 27 novembre au cimetière de Bel Air à Dakar. L’information a été donnée par le professeur Raphael Ndiaye, directeur général de la Fondation Léopold Sédar Senghor, d’après l’APS. L’ex première dame du Sénégal, décédée à Verson, dans le sud de la France va reposer aux côtés de son mari et de leur fils Philippe Maguilène. Une messe de requiem sera dite avant l’enterrement à 15h30, dans la cathédrale du Souvenir africain de Dakar, en présence de Moustapha Niass, président de l’Assemblée nationale du Sénégal et du conseil d’administration de la Fondation Léopold Sédar Senghor. Collette Hubert, né le 20 novembre 1925 à Mouzay, dans le nord de la France avait épousé Léopold Sédar Senghor le 18 octobre 1957. XXXXX AFFAIRE DES FAUX BILLETS : «BOUGAZELLI» DEMISSIONNE DE SON POSTE DE DEPUTE Membre de l’Alliance pour la République (APR), Seydina Fall «Bougazelli» est dans la tourmente. Cité dans une affaire de trafic de faux billets de banque d’un montant de 32 milliards, le député a démissionné de son poste de parlementaire hier mardi 19 novembre pour se mettre à la disposition de la justice. Il sera remplacé par le progressiste Alioune Kébé, par ailleurs maire de Keur Madiabel, commune située dans la région de Kaolack. Seydina Fall a été interpellé le 14 novembre par la Section de Recherches de la gendarmerie. Auditionné le même jour, il est rentré grâce à son immunité parlementaire. Quant à ses 6 présumés acolytes, ils ont bénéficié d’un retour de parquet. XXXXX SACRE-CŒUR : UN MOTARD DE LA GENDARMERIE HEURTE UNE DAME ET SA FILLE Une mère de famille et sa fille ont échappé au pire hier mardi 19 novembre. En effet elles ont été heurtées par un motard de la gendarmerie sur les deux voies Sacré-Cœur non loin de la Boulangerie jaune. Les victimes sont sorties de cet accident avec des fractures au pied. «Elles ont été percutées par la moto au moment de traverser la route. La moto s’est retrouvée au sol près d’une cinquantaine de mètres après le choc. Quand on s’est approchés, on a constaté que les deux victimes ont eu des fractures au pied et des égratignures. Les sapeurs-pompiers ont quelque peu tardé à se présenter, mais elles ont finalement pu être évacuées à l’hôpital principal » témoigne un des témoins de l’accident.
Read moreLA CRISE PROFONDE DE L’ÉDUCATION SEXUELLE AU SÉNÉGAL
Par Mamadou Sy Albert LA CRISE PROFONDE DE L’ÉDUCATION SEXUELLE AU SÉNÉGAL La série de viols se conjuguant aux meurtres froids de femmes mariées, ou de jeunes filles à la fleur de l’âge, secoue de nouveau la société sénégalaise. L’indignation des femmes et des organisations féminines est à la dimension de cette actualité se transformant en un phénomène de société. Il est peut-être temps d’engager courageusement un débat national au sujet de la crise de l’éducation sexuelle et ses enjeux actuels et futurs. La famille, les acteurs de la société civile et les pouvoirs publics, démissionnaires du champ sexuel, sont fortement interpellés et devront envisager un choix éducatif face à la puissance de l’influence négative des mass-médias et d’Internet. Le meurtre suivi ou non de viol de femmes mariées ou célibataires a surpris par son ampleur. Près d’une douzaine de femmes et de jeunes filles ont disparu sous le coup de la violence de proches ou d’inconnus. Le Sénégal a ressenti dans sa chair son basculement dans la barbarie inhumaine. Violer, puis tuer froidement n’est guère un geste anodin. Et ce geste se répète en milieu urbain et rural. Il n’est guère simple à expliquer. Le délitement des liens familiaux, des liens conjugaux, la démence, l’impact de la crise économique et l’influence de l’Internet et des mass-médias s’enchevêtrent. On ne peut, a priori, exclure une de ces causes potentielles occasionnant des drames individuels et familiaux. Les enquêtes en cours permettront sûrement d’éclairer l’opinion à propos de la nature de ces viols, de ces meurtres et des causes véritables d’actes ignobles punis par la loi, par la culture religieuse et les valeurs de la société sénégalaise. Le viol et le meurtre touchent sans nul doute de manière directe ou indirecte à l’éducation sexuelle et aux relations humaines entre l’homme et la femme. La multiplication de ces actes abominables bannis par toutes les composantes ethniques et religieuses du Sénégal, interroge fortement la culture sénégalaise en matière d’éducation sexuelle et à la vie familiale. Ce sont des domaines jugés très sensibles, sinon carrément tabous. La famille Sénégalaise traditionnelle et/ou moderne traite généralement ces questions sociales et culturelles sous le couvercle du divertissement, de la blague, sinon quand le drame est inévitable, celui de la « soutoura », la pudeur dissimulatrice. On en fait rarement une question sociale, culturelle d’intérêt national, par un traitement à la hauteur des enjeux éducatifs de la société. Chaque famille se débrouille avec son approche morale ethnique, religieuse et culturelle de l’éducation sexuelle de ses enfants. La sexualité est presque hissée au rang d’un tabou social. Cette pesanteur culturelle explique du reste le déficit de connaissances des parents et de la jeunesse en matière de sexualité et de santé reproductive. Quand on ignore le corps humain, singulièrement celui de la femme, et les risques réels de la sexualité sauvage, on n’est point à l’abri de surprises pendant la vie adulte. Des vies entières de jeunes filles ont été détruites par ignorance, par manque d’éducation sexuelle et par l’irresponsabilité de la famille et des proches. La première occasion d’un apport sexuel précoce produit ainsi assez souvent la grossesse et la vie […]
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